Bien entendu, les pharmaciens qui s’opposent à l’automédication s’empressent d’en pointer les dangers : le mauvais usage de médicaments serait responsable de près d’1,2 million de journées d’hospitalisation chaque année, prétendent-ils. Cela fait froid dans le dos. Certains vont même plus loin. Je cite par exemple le Réseau Santé qui s’exprime au nom de quelque 1 100 officines : « Parmi les médicaments vendus sans ordonnance, le plus délivré est un hypnotique, et le vingt-cinquième est un kit pour toxicomane. » Mais, si je comprends bien, ce sont les médicaments allopathiques qui sont dangereux… Car je ne crois pas que les remèdes naturels provoquent autant de dégâts (si tel était le cas, on en aurait entendu parler, n’en doutez pas !).

C’est la raison pour laquelle, malgré les mises en garde des pharmaciens, je vote pour l’automédication. Car alors, le consommateur pourra faire son choix entre remèdes naturels et médicaments conventionnels sans être perturbé par des éléments parasites comme le remboursement total ou partiel par la Sécurité sociale et les conseils – souvent intéressés – du pharmacien.

Et je ne crois pas m’avancer beaucoup en prévoyant que le choix sera vite fait. Entre les gélules d’Imossel (pour la gastro) et les probiotiques ou l’argile verte ; entre le sirop Humex (pour le rhume) et les gouttes aux essences ; entre le collyre Opticron (pour les conjonctivites allergiques) et les granules homéopathiques d’Euphrasia 5 CH… ni le prix, ni les risques d’effets secondaires, ni, enfin, l’efficacité ne plaideront en faveur des médicaments allopathiques !

Laissez les Français prendre en charge leur santé et vous verrez qu’ils se tourneront, avec bon sens, vers les médecines naturelles et la prévention par l’alimentation. Cela ne fera pas l’affaire de tout le monde, c’est certain. Mais ça, ce n’est pas mon problème.

 

                              Alexandre Imbert le Mardi 9 septembre 2008