Les douleurs mammaires, l'apparition de boules ou de grosseurs dans le sein sont fréquemment un grand sujet d'inquiétude pour les femmes. Pourtant, il s'agit souvent d'affections bénignes : mastoses, inflammation, infections, écoulement du mamelon, ou simple traumatisme… auxquelles il faut penser avant d'envisager le pire.

Le sein est un organe « symbolique », lourd de significations affectives (le sein nourricier) et sexuelles (organe de désir et de plaisir). Tout ce qui le touche est donc naturellement chargé d'une grande inquiétude, souvent injustifiée.

La glande mammaire :
une grappe de raisins
– La glande mammaire est composée de 15 à 20 lobes glandulaires. Pour l'imaginer, il suffit de la comparer à une grappe de raisins. Dans le sein, l'équivalent du grain est l'acinus, élément sécréteur qui fabrique du lait.
– Le développement et le fonctionnement du sein sont entièrement soumis aux hormones :

  •  Les œstrogènes et surtout l'œstradiol 17 b qui provoquent directement la prolifération des canaux galactophores et indirectement l'augmentation de la vascularisation du tissu conjonctif.
  •  La progestérone qui entraîne le développement des acini mais limite la croissance des canaux galactophores d'où son rôle anti-œstrogène.
  • La prolactine qui favorise la sécrétion lactée.

Le bon équilibre de la glande mammaire dépend du rapport harmonieux entre l'œstradiol et la progestérone.

Les affections bénignes
du sein
La cancérophobie (la peur du cancer) est à l'origine de nombreux cas de douleurs mammaires. Mais la douleur n'est pas le mode privilégié de découverte d'un cancer du sein. Son origine provient souvent de :
– kystes bénins, fréquents chez les femmes entre 30 et 50 ans,
– traumatismes ou microtraumatismes répétés,
– grossesse ignorée,
– myalgie (douleur musculaire) des pectoraux chez la sportive,
– arthrose cervicale ou dorsale,
– mastodynie.

 Mastodynie
C'est une douleur du sein, variable dans son intensité et sa durée. Ce symptôme se rencontre dans plusieurs pathologies de la glande mammaire. Souvent, il ne s'agit que d'un syndrome prémenstruel.

 Mastoses
Les mastoses sont des affections bénignes non inflammatoires du sein. Il s'agit de « dystrophies » mammaires qui se manifestent sous des formes :
– mineures : petites lésions, peu ou pas de signes cliniques, peu ou pas de répercussions,
– majeures : lésions volumineuses,   important écoulement mamelonnaire…
Les mastoses se manifestent plus particulièrement à partir de 30-40 ans. Et deviennent plus fréquentes  entre 40 et 50 ans.
La majorité des mastoses n'a besoin d'aucun traitement mais d'une surveillance régulière (examen clinique bi-annuel, mammographie tous les deux ou trois ans) qui est probablement la meilleure prévention face au risque de cancer.

 adénofibrome
L'adénofibrome, la plus fréquente des tumeurs bénignes, apparaît en général entre 15 et 25 ans sous   forme d'une petite boule, régulière, mobile, indolore (même à la palpation) et totalement séparée du reste du tissu mammaire. Plusieurs boules peuvent coexister. La particularité de cette tumeur tient à sa stabilité au cours du cycle, de la grossesse et du temps.

 les infections
L'inflammation des vaisseaux lymphatiques ou lymphangite se manifeste par :
– des accès de fièvre à 39-40° accompagnés de frissons,
– une rougeur, chaude et douloureuse d'où partent des traînées qui gagnent l'aisselle,
– ganglions (adénopathie) douloureux dans l'aisselle.
L'évolution est rapide et bénigne. Tout rentre dans l'ordre en 24 à 48 heures.

 Galactorrhée
Il s'agit d'un écoulement de lait en dehors de la lactation. L'écoulement d'un seul sein témoigne généralement d'une inflammation (galactophorite), d'une dilatation (ectasie), ou d'une petite tumeur bénigne d'un canal galactophore (papillome).
L'association aménorrhée-galactorrhée (absence de règles et écoulement de lait) est évocatrice d'une petite tumeur de l'hypophyse (adénome hypophysaire à prolactine).
Il faut également savoir que certains médicaments (réserpine, phénothiazine, sulpiride…) en sont parfois la cause.
L'écoulement est nettement plus rarement le signe d'un petit cancer enclos dans un galactophore (cancer papillaire).

Traitement
des pathologies bénignes
Il est couramment admis que l'existence d'un déséquilibre œstro-progestatif conditionne la pathologie mammaire. Le premier traitement visera à réduire cette insuffisance.