Categories: Soignez-vous
Auteur: Jean-François Astier
Date: Vendredi 20 juillet 2007
Il y a quelques années encore, faire le choix de la médecine naturelle, de l’alimentation bio ou même de l’éco-construction était réservé à une petite communauté des gens très informés qui, bien avant les autres, avaient pris conscience des dangers sanitaires et écologiques que nous faisait courir la vie moderne et de la nécessité d’agir, à titre individuel, pour tenter d’inverser la tendance. C’était il y a quarante ans.
Aujourd’hui, plus personne n’ignore que notre mode de vie pollue l’air, la terre, les eaux, les organismes et les esprits.
Il n’est donc plus nécessaire d’être un rebelle, un pionnier ou d’avoir le goût du risque pour oser passer à l’acte. Et pourtant, qui le fait ? Nous sommes semble-t-il atteints d’une paresse indécrottable, d’une apathie physique et morale qui nous empêche de mettre en œuvre ce que nous savons pourtant fort bien.
On sait par exemple qu’il suffirait de presque rien pour que nous restions en bonne santé durablement. Nous savons bien que de minuscules efforts nous permettraient d’échapper aux affections courantes ou, mieux encore, aux maladies dégénératives qui nous effraient tant. Un peu d’exercice chaque jour, manger frugalement le soir en évitant les protéines animales, s’isoler un quart d’heure par jour dans un endroit calme, ne pas regarder la télévision un soir par semaine, s’exposer régulièrement à la lumière naturelle… Franchement, ce sont des évidences, mais qui les applique véritablement ?
L’homme est sans doute ainsi fait qu’il lui faut un aiguillon, une motivation puissante pour, enfin, passer à l’acte. Et si l’échéance est trop lointaine, si le motif est trop général, alors, il traîne les pieds, renâcle… Il n’y a qu’au bord du gouffre qu’il consent à agir. Ou peut-être préfère-il ne pas voir la réalité en face ?
Je songe parfois à prendre ma retraite quand je vois que, de tous les conseils que j’ai pris le soin de prodiguer à un ami, celui-ci n’en a finalement appliqué aucun.
Pourtant, à chaque baisse de moral, je reprends le collier en me disant que labourer, et labourer encore, ce terrain infertile finira forcément par aider quelque chose à pousser.
C’est tout ce qui fait la différence entre la naturopathie et la médecine. L’une cherche à aider le patient à comprendre pour l’amener à se prendre en mains. L’autre préfère l’abreuver de détails complexes pour le conserver à sa merci.
D’ici là, nous vous souhaitons de profiter de vos vacances pour réaliser enfin les choses simples que vous auriez aimé faire toute l’année.